Jules-Jacques Van Ysendyck
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Jules-Jacques Van Ysendyck[1], né à Paris le et mort à Uccle (Bruxelles) le , est un architecte belge. Il est le plus prolifique propagandiste du style néo-Renaissance flamande, inspiré des constructions de style Renaissance dans les Pays-Bas espagnols et qui était proposé à l'époque comme le style national belge par excellence.
Éléments biographiques
[modifier | modifier le code]Après une initiation au dessin à l'Académie des beaux-arts de Mons, dirigée à l'époque par son père, Antoine Van Ysendyck, peintre renommé, Jules-Jacques suit les cours des architectes Tilman-François Suys et Auguste Payen à l'académie de Bruxelles. Récompensé par un deuxième prix, il est invité à suivre des cours à l'école des beaux-arts de Paris et entre, quasi simultanément, dans l'atelier de Jean-Pierre Cluysenaar.
Restaurateur d'église
[modifier | modifier le code]Jules-Jacques Van Ysendyck se découvre très tôt un intérêt pour les monuments du Moyen Âge. C’est à ce titre qu’il suit une formation d’élève-architecte à la Commission royale des monuments et des sites.
Disciple de Eugène-Emmanuel Viollet-le-Duc, restaurateur et théoricien du néo-gothique influent, il prône le retour au style original du monument, quitte à imaginer ce qui est inachevé ou mal documenté pour restaurer son unité : « Restaurer un édifice, ce n’est pas l’entretenir, le réparer ou le refaire, c’est le rétablir dans un état complet qui peut n’avoir jamais existé à un moment donné. »
C’est dans cette optique qu’il intervient sur de multiples édifices religieux du pays pendant la première partie de sa longue et fructueuse carrière. D’Ypres à Tournai, de Namur à Poperinghe, d’Alsemberg à Grimbergen, ses interventions sont nombreuses et visibles. À Bruxelles, il consacre vingt années à l’embellissement de la collégiale Saints-Pierre-et-Guidon d’Anderlecht et accepte la succession d’Auguste Schoy pour achever la restauration de l’église Notre-Dame des Victoires du Sablon.
- Grimbergen, Basilique Saint-Servais : restauration de la coupole
- Namur, Église Notre-Dame (1865)
- Ypres, Collégiale Saint-Martin (1867-1868)
- Ypres, Église Saint-Pierre (1861-1870)
- Liège, Hôtel de Renesse, place Xavier-Neuejan (1874)[2]
- Anderlecht, Collégiale Saints-Pierre-et-Guidon, (1879-1898)
- Ixelles, Église de la Sainte-Trinité, après démontage de la façade de l'église des Augustins à l'emplacement de la place de Brouckère à Bruxelles (1892-1893)
- Bruxelles, Église Notre-Dame des Victoires du Sablon, (1889-1901, succession Auguste Schoy)
- Église Sainte-Gertrude de Ternat (1892-1896)[3],[4]
- Tournai, Église Saint-Quentin
- Poperinge, Église Saint-Jean
- Alsemberg, Église Notre-Dame
- Saint-Josse-ten-Noode, Église Saint-Josse
- Jemappes, Église Saint-Martin (1863)
- Dinant, Collégiale Notre-Dame : une partie de la façade occidentale et quelques opérations ponctuelles (1865-1874 env.)
Découvreur et propagandiste du style Renaissance flamande
[modifier | modifier le code]Avec Henri Beyaert et Charles-Émile Janlet, Van Ysendyck promeut un style « national » propre à glorifier l’indépendance du jeune État belge et inspiré des styles de la Renaissance dans les Pays-Bas espagnols. Son recueil de 725 planches d’exemples historiques concernant l’architecture, les arts industriels et la décoration intérieure dans les Pays-Bas entre le Xe siècle et le XVIIIe siècle - Documents classés dans l'art des Pays-Bas du Xe siècle au XVIIIe siècle - contribue de manière décisive à la connaissance et à la renaissance de ce style dans nos régions. Joignant la pratique à la théorie, il dessine les plans des maisons communales d’Anderlecht et de Schaerbeek pour lesquels il s'inspire des silhouettes des hôtels de ville de Bruxelles, Louvain, Furnes et Audenarde. Beffroi, lucarnes à pignons, tourelles, chaînage d’angle, parement de façades en briques et en pierre, tout le langage typique de la néorenaissance flamande est ici condensé.
- Maison Van den Corput - Bruxelles, chaussée de Waterloo (lisière du bois de la Cambre) (1875)
- Maison communale - Anderlecht (1875-1879)
- Maison communale - Schaerbeek (1884-1889 ; reconstruit après incendie en 1911 par son fils Maurice Van Ysendyck)
- Lycée Émile Jacqmain (ancien institut de physiologie) (Bruxelles)
- Hôtel du Conseil de Jette (ancienne maison communale de Jette, place Cardinal Mercier)
- Gemeentelijke kleuterschool Wayez (école communale, rue Wayez) (Anderlecht)
- Gare d'Anvers-Sud, Anvers, Place Simon Bolivar (1894-1903) (après la mort de Jules-Jacques Van Ysendyck, le bâtiment fut achevé par son fils: Maurice) (gare démolie en automne 1965).
Aux marges de l'art nouveau
[modifier | modifier le code]Pour répondre à ses détracteurs qui ne voient en lui qu’un archiviste méticuleux du passé, Van Ysendyck se lance, à la fin de sa carrière, dans la conception d'un certain nombre d'édifices publics comme les écoles, les casernes, les marchés couverts et les gares où il adopte un style moderne rationaliste, proche de l'art nouveau. Sous l'impulsion de l'industriel Ernest Solvay et du médecin Paul Héger, professeur à l'Université libre de Bruxelles, il s’associe à l’ingénieur Léon Gérard pour construire la partie du programme de la cité scientifique du parc Léopold de Bruxelles consacrée à l’art de guérir.
- Maisons à Ostende et Middelkerke
- Marché couvert - Saint-Josse-ten-Noode (1877, démoli)
- Maison communale - Ternat (1871-1875)
- Institut d'Anatomie - Bruxelles, parc Léopold (1900-1903)
- Institut d'Hygiène - Bruxelles, parc Léopold (1892-1894, démoli)
- Institut de Physiologie - Bruxelles, parc Léopold (1892-1894)
- Caserne des Grenadiers - Bruxelles, rue des Petits Carmes (1901-1905, achevée par Maurice Van Ysendyck)
Commémorations
[modifier | modifier le code]- La rue Rue Van Ysendyck à Schaerbeek a été nommée en son honneur.
Distinction
[modifier | modifier le code]Notes et références
[modifier | modifier le code]- "Nécrologie J. J. Van Ysendyck, architecte, dans : L'Émulation, 1901, n° 4, col. 25-28, Guillaume Des Marez, Guide illustré de Bruxelles, Bruxelles, 1928, t. II, p. 183, table sub verbo "Van Ysendyck, Jules-Jacques" ; Anna Bergmans, Middeleeuwse muurschilderingen in de 19de eeuw, 1998, p. 121 : "Van Ysendyck hoopte dat het bakstenen gewelf regelmatig genoeg zou zijn om het bloot te kunnen laten, mits het ... Jules Jacques 'Van Ysendyck was inmiddels overleden (1901) en opgevolgd door zijn zoon en medewerker Maurice".
- « Fiche n° 62063-INV-2778-01, place Xavier Neujean 31, Liège », sur Inventaire du patrimoine immobilier culturel (consulté le )
- (nl) Inventaire du patrimoine immobilier de la Région flamande (Inventaris Onroerend Erfgoed)
- (nl) Omer Vandeputte, Gids voor Vlaanderen : toeristische en culturele gids voor alle steden en dorpen in Vlaanderen, Lannoo, 2007, p. 1122.
- Moniteur, « Nominations », Moniteur belge, no 135, , p. 1 (lire en ligne, consulté le ).
Annexes
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Jules Brunfaut, "Jules Jacques Van Ysendyck", dans : Annuaire de l'Académie royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique, Bruxelles, 1911, pp. 165-175.
- J.-P. Midant, "Jules Jacques Van Ysendyck", dans : Académie de Bruxelles. Deux siècles d'architecture, Bruxelles, 1989, pp. 234-239.
- Bavay Gérard et Merland Monique, « J.J. Van Ysendyck, élève-architecte à la Commission royale des Monuments et bâtisseur », dans Bulletin de la Commission royale des monuments, sites et fouilles, t. 24, Stavelot, 2013, p. 93-116.
- Baudry Antoine, "Mémoires et déboires de trois architectes : la restauration de la collégiale Notre-Dame de Dinant par Léopold Schoonejans, Jules Jacques Van Ysendyck et Auguste Van Assche. Chronique d'un chantier de longue haleine (1855-1903)", dans Bulletin de la Commission royale des Monuments, Sites et Fouilles, t. 26, Liège, 2015, p. 31-72.
- Baudry Antoine, "Dinant. Réévaluation des restaurations entreprises par les architectes Léopold Schoonejans, Jules-Jacques Van Ysendyck et Auguste Van Assche sur la collégiale Notre-Dame (1855-1903)", dans Bulletin Monumental, t. 173-3, Paris, 2015, p. 256-258.
Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
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